L’association Riposte a œuvré dès sa création en 1995 à participer à la réduction des risques envers les usagers de drogues.
Constituée en réseau, elle est née à l’initiative de médecins généralistes confrontés à un public toxicomane par le biais des prescriptions de traitements de substitution. L’association a rassemblé divers professionnels du champ du médico-social afin d’être au plus près de la demande des usagers et de pouvoir répondre aux besoins de ceux-ci. Il s’agissait dès lors de pouvoir accueillir les usagers de drogues, sur un lieu non médicalisé, et leur proposer un accompagnement pluridisciplinaire.
Pour cela, Riposte a ouvert un lieu d’accueil, mis du personnel éducatif à disposition et s’est entourée d’un partenariat important en mutualisant les moyens inter-institutionnels. Ceci a eu pour effet de redynamiser chacune de ces institutions envers un public toxicomane, encore décrié dans les années 90, de créer du lien entre les divers professionnels et de favoriser des passerelles jusque-là inexistantes.
Un travail sur les représentations de la toxicomanie a été mené avec l’ensemble des professionnels, en lien avec ce public, afin d’en faciliter l’intégration dans le système de soins.
Ce lieu était alors marqué, d’une part, comme lieu d’écoute pouvant accompagner vers les soins et d’autre part, comme lieu d’accès à la réduction des risques pour les usagers de drogues. En 1998, de nombreux toxicomanes souffraient encore de maladies infectieuses qui faisaient des ravages par l’absence de traitements et par l’insuffisance des actions de prévention. Les virus du VIH, mais aussi des hépatites B et C s’étaient propagés parmi ce public du fait des échanges de matériel d’injection et de sniff, ainsi que par les rapports sexuels non protégés.
Envers les usagers de substances psycho-actives, il s’agissait dès lors, si on avait l’ambition de les accompagner vers des soins, de leur permettre d’y accéder et dans le même temps, de les prémunir de leurs pratiques à risques. Notre projet initial était de prendre soin des usagers de drogues et, si possible, de permettre des soins, partant du postulat qu’en prenant soin des personnes accueillies, elles pourraient peut-être, soigner leur rapport au monde.
Du fait de la taille relativement restreinte de notre bassin de vie, et de l’incidence tout aussi marquée que dans des bassins urbains plus importants des problématiques liées à l’usage de drogue ou d’alcool, notre association s’est naturellement tournée vers un accueil mixte, pouvant englober les poly-toxicomanies.
A l’heure où se posait la question des possibilités d’associer sur un même lieu ces différents publics, nous y avons répondu.
Nous pensons avoir par là même, prouver l’importance de l’accueil et de l’accompagnement. Nous sommes intimement persuadés que tout doit commencer par l’accueil, le prendre soin et la limitation des risques. La suite, l’accompagnement vers les soins, viendra.
A nous de nous doter des compétences nécessaires à l’accompagnement spécifique ou à orienter, le moment venu, vers les lieux de soin les plus adaptés.
Depuis 2007, avec la création de l’accueil polyvalent (grâce au Conseil Départemental) et des appartements de transition, l’association a permis l’accès à un public plus large, suite au constat que les personnes en situation de grande exclusion sont souvent consommatrices de nombreux produits.
Se croisaient donc, sur le lieu d’accueil, des personnes ayant des problèmes d’addiction, ainsi que des personnes en grande précarité, elles-mêmes, le plus souvent en difficulté avec des consommations importantes d’alcool ou de drogues ou même souvent des deux.
Il s’agissait donc, pour une partie de notre activité, d’un accueil de type bas seuil, propice de fait aux actions de réduction des risques.
En 2009, à la demande du Conseil Départemental, l’association à mise en œuvre un Service de Prévention Spécialisée. . Concomitamment, une Pension de Famille a été créée.
En 2013, l’association a obtenu l’habilitation CAARUD. Cette habilitation nécessite une réorientation de l’action permettant de répondre aux missions du CAARUD et de maintenir un accueil polyvalent pour les personnes en précarité mais n’entrant pas dans les publics spécifiques à ce nouvel établissement. Fin 2015, le CAARUD a étendu son action sur le GARD RHODANIEN et est devenu CAARUD Mobile.
L’association a été habilitée le 8 septembre 2015 comme Accueil de Jour et Service d’Accueil, d’Orientation et d’Accompagnement (SAOA) par la Direction Départementale de la Cohésion Sociale.
En fin 2016, l’association a mis en œuvre un dispositif d’hébergement d’urgence des personnes victimes de violence intrafamiliale.
En 2017, l’association a été habilitée pour gérer un dispositif d’Intermédiation Locative sur le territoire du Gard Rhodanien.